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Croire en ses rêves – Épisode 11 – Céline Jentzsch & Samuel Bitton

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Bonsoir à tous,
Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous proposer le 11ème épisode de ma série d’interviews « Croire en ses rêves« . Ce sont aujourd’hui DEUX photographes qui se sont prêtés au jeu, puisque Céline JENTZCH et Samuel BITTON nous parlent de leur fantastique année 2017 et de tous les projets qu’ils mettent en oeuvre d’un coup.

Bonjour Céline, peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire comment tu as commencé la photographie ? 

C’est d’abord par la peinture que j’ai commencé à m’intéresser à l’art visuel. Je l’ai pratiqué pendant de nombreuses années sous diverses formes : aquarelle, huile, fusain etc., j’ai pris quelques cours de dessin aux Beaux Arts et ai également donné des cours de peinture pour adultes (la peinture polychrome sur bois, qui est un art populaire alsacien).

J’ai délaissé cette activité pendant mes études universitaires. La photographie est venue plus tard avec des début en macrophotographie de fleurs.

© Céline Jentzsch

Je photographiais de la maison en travaillant les flous et en mettant en scène mes arrière-plans, mais c’est lors de mes premiers voyages en solitaire que la photographie est réellement née. Elle a été un vrai moyen de marquer visuellement mes impressions, tout d’abord pour partager mes pérégrinations avec mes proches puis pour illustrer mes récits sur mon blog. De fil en aiguille les publications se sont enchaînées, puis j’ai commencé à exposer et grâce à cela j’ai pu à nouveau renouer avec le côté tactile et manuel que l’on perd totalement avec le numérique si l’on exploite ses images uniquement sur écran.

Une amie me disait un jour : « Un photographe c’est un peintre frustré ! ». Il y a peut-être un peu une part de vérité J ! J’aurais aimé peindre certains de mes sujets et j’utilise d’ailleurs de plus en plus la technique photographique pour aller vers des sujets picturaux ou abstraits.

À ton tour Samuel ?

La montagne et la nature ont toujours eu un pouvoir captivant et envoûtant sur moi. C’est en Angleterre, dans les montagnes galloises, que je fais mes premiers pas en photographie.

Mais c’est lors d’une mutation en Suisse que je découvre un terrain de jeu sans fin. La photographie devient alors plus qu’une passion, elle devient le prolongement de mon regard et des mes émotions que je partage rapidement à travers diverses expositions. Ce sont les premiers mandats qui m’encouragent alors en 2010 à faire de cet art ma profession.

À propos de la série qui a remporté le prix du public lors des zooms de la photo 2017 au Salon, as-tu un projet éditorial sur cette série en noir et blanc ?

© Céline Jentzsch

Je suis ravie que cette série ait gagné le Prix du Public aux Zooms et je remercie encore Vincent Trujillo du Monde de la Photo de m’avoir sélectionnée pour présenter ce travail.

C’est une série très personnelle et qui me tient à cœur pour plusieurs raisons. Premièrement parce que c’était mon premier voyage en Mongolie en hiver. Comme je guide des groupes de photographes en été dans ce pays pour l’agence Photographes du Monde, je souhaitais découvrir l’autre extrême météorologique. Cette série chez les Tsaatans, les éleveurs de rennes, fait également écho à une autre communauté que j’ai pu rencontrer en Sibérie quelques années plus tôt, les Evènes.

C’est un travail très affirmé aussi puisque j’ai intentionnellement photographié en surexposition (sauf pour les photos en intérieur). Je souhaitais renforcer mon ressenti sur le terrain, c’est à dire le froid, la pureté et presque le dénuement des lieux et des conditions de vie.

Le passage en noir et blanc apporte de l’homogénéité dans la série et scelle également ce mode de vie ancestral.

(Céline devant la photo de sa série que je préférais lors du Salon – Mais j’ai eu du mal à choisir !)

Je n’ai pas de projet éditorial sur cette série, il me faudrait pour cela compléter le travail lors d’un ou de plusieurs autres voyages (NDLR : Moi je dis : « Vivement la suite !!!« )

Tu as pu voir la série exposée à Paris, elle prend toute sa grandeur lorsque l’on peut voir ces photographies imprimées en grand format. Le spectateur se plonge alors à son tour dans cette pureté et cette fraicheur, il perd toute notion du temps.

J’ai vu passer il y a quelques temps sur Facebook une annonce “mystère” de ta part à propos d’un permis poids lourd… peux-tu nous en dire plus sur ce projet à présent ? 

Il y a eu plusieurs annonces mystères effectivement. Ce qui est formidable lorsque l’on est indépendant, c’est de pouvoir rebondir à chaque instant et se laisser surprendre par un nouveau projet, sans oublier les autres bien-sûr. Je reviendrai donc sur le permis poids-lourd plus loin.

Mon compagnon (Samuel Bitton) et moi avons ouvert depuis le 1er décembre une galerie de photographie d’art à Crans-Montana, prestigieuse station de ski en Suisse.

Une aventure absolument fantastique qui n’était absolument pas prévue au programme 2017. Nous sommes persuadés qu’il n’y a pas de hasards dans la vie mais que tout se met en place petit à petit. Lorsque l’on regarde en arrière, on peut suivre le cheminement, tel un fil d’Ariane. Ouvrir une galerie pour y exposer nos œuvres était un rêve pour nous, nous pouvons être totalement libres et maitres de notre scénographie, de l’aménagement de l’espace, du choix des images. Elle s’est présentée à nous comme un cadeau. La galerie EVANA sera ouverte jusqu’à mi-avril, date à laquelle nous allons nous replonger dans notre projet initial, c’est-à-dire partir sur le terrain durant plusieurs mois avec un départ fixé au mois de juillet 2018.

Après de longues et profondes réflexions sur la manière de voyager pour ce projet, nous avons finalement décidé de le faire avec un véhicule aménagé, qui nous servira de maison bien sûr mais aussi de bureau. Nous partirons donc avec un petit camion qui a nécessité que l’on passe notre permis poids-lourd l’été dernier.

La cellule d’habitation sera entièrement équipée et aménagée par nos soins, en fonction de nos besoins bien définis, qu’ils soient sur le plan de la vie de tous les jours ou sur notre travail photographique.

Quels sont les principales régions que vous souhaitez visiter en premier lieu ? 

Nous allons prendre la direction de l’Est, vers l’Asie. Bien que nous ayons déjà une idée assez précise de notre fil conducteur qui sera basé sur l’Homme et la Nature, nous ne souhaitons surtout pas partir avec un parcours tout tracé.

Un de nos buts principaux est justement d’aborder le voyage autrement. Aujourd’hui, pour beaucoup de choses dans notre vie (voyages inclus) nous avons tendance à vouloir tout contrôler à l’avance, ne laissant plus, où pas beaucoup, de place aux surprises que nous offre ce monde.

Nous souhaitons donc laisser le voyage se dévoiler à nous, en nous laissant guider par les rencontres et découvertes qui se présenteront à nous au fil des kilomètres. Une des seules contraintes qui s’imposera à nous sera celle des limites officielles d’entrée et de sortie des pays traversés, mais notre évolution à l’intérieur des pays sera livrée à la providence.

Notre projet de terrain, tout comme notre galerie s’appellera EVANA. Ce mot combine nos deux parcours photographiques que sont le voyage, donc l’ÉVAsion pour moi, et la NAture pour le travail de Sam.

Laisse à présent parler ton imagination : quel serait, dans tes rêves les plus fous, le défi qui te tiendrait le plus à cœur une fois que le projet sera réellement lancé et concrétisé par un premier voyage ? 

J’ai envie de dire que le rêve le plus fou s’est presque déjà réalisé avant même celui du projet de voyage. Nous rêvions d’ouvrir une galerie d’art ! C’était inscrit dans un projet à long terme. « Dans 10 ans peut-être … », nous disions-nous ! Cette réalisation nous a donné de nombreuses nouvelles idées, c’est sans fin !

Alors, plus fou encore ? Faire en sorte que cette galerie vive longtemps et que l’on puisse l’exporter ailleurs qu’en Suisse ? En faire un espace dédié à nos pérégrinations, dans lequel nous partagerons régulièrement de nouvelles images, de nouvelles histoires, de nouveaux instants de voyage ? À suivre …

Merci pour cette belle opportunité de partager nos rêves Joëlle, le monde en a besoin, nous avons tous besoin de nous inspirer de personnes ou d’événements pour nous connecter à notre Moi profond.

Céline et Sam

Le site de la galerie d’art EVANA
Le site de Céline Jentzsch
Le site de Samuel Bitton

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