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Croire en ses rêves – Épisode 12 – Alexandre Sattler

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Pour le 12ème épisode de ma série « Croire en ses rêves », j’ai le plaisir de laisser la parole à Alexandre SATTLER. Alexandre est voyageur et passionné : j’ai à nouveau découvert une très belle personnalité. J’ai décidément bien fait de commencer cette série d’interviews, et je ne suis pas à la fin de mes surprises je crois. J’espère bien continuer longtemps.
À toi, Alexandre :

Bonjour Alexandre, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu te présenter et nous expliquer comment tu es arrivé à la photo ?

En 1999, j’étudiais dans le but de devenir naturaliste. Comme je souhaitais constituer un herbier sans devoir arracher des plantes, j’ai eu l’idée de les photographier. C’est alors que j’ai acheté mon premier reflex argentique avec un objectif macro, ce qui m’a permis de prendre en photo les fleurs tout en les sublimant, en les cueillant dans un écrin de lumière ou en les mettant en valeur par un angle de vue.

De là est née cette passion qui ne m’a plus jamais lâché. J’ai ensuite investi dans un boitier numérique juste avant de me rendre en Australie, où je devais réaliser un diaporama sur les liens entre le peuple Aborigène et leur environnement naturel. C’est depuis cette expérience en 2002 que je continue de parcourir le monde avec mon boitier. L’appareil m’a suivi dans tous mes déplacements, jusqu’à ce que je décide de me lancer dans la photographie de reportage et de voyage, suite à une rencontre faite en 2012.

Dans une vidéo de présentation dont tu m’as donné le lien (ICI) tu expliques que la photo t’a permis de découvrir qui tu étais. Peux-tu en dire plus ?

En effet, la photo m’a permis de poser mon regard sur l’autre, d’oser aller vers lui et de créer un lien. Elle m’a également donné l’occasion de partager des instants de vie forts avec les personnes rencontrées, ainsi que grâce à des publications et des expositions quand je rentrais en France.

Même si c’est avant tout le voyage qui m’a appris à me découvrir, mon appareil photo fut tout du long comme un témoin silencieux de mon évolution personnelle, et de ma démarche photographique au fil des destinations et des immersions culturelles.

Avant de devenir photographe, j’étais voyageur, et c’est le voyage qui m’a amené vers le métier de photographe voyageur, ou reporter quand le sujet le permet.

Pendant longtemps j’ai eu du mal à assumer ce titre de photographe, n’ayant pas fait d’école de photographie, et formaté par un système de croyances, je pensais que pour rentrer dans la case « photographe » je devais passer par la case “école de photographie”. Je n’ai compris que bien plus tard que la photographie est avant tout un regard que l’on porte sur le monde qui nous entoure, une sensibilité propre à chaque individu.

C’est en 2012 que j’ai réalisé que mon travail pouvait toucher les gens, lorsque l’on est venu me proposer de réaliser un livre sur l’Inde et les Saddhus. Dès lors, je me suis affilié à l’Agessa et j’ai pu commencer à vivre de ce métier de photographe.

Tu cumules aujourd’hui deux activités liées à la communication : la photo elle-même, mais aussi la radio. La seconde enrichit-elle la première ? Est-ce que le fait d’expliquer ta démarche permet de l’affiner encore ?

C’est vrai qu’aujourd’hui j’exerce deux activités complémentaires l’une de l’autre. Dans chacun de mes déplacements, j’emporte toujours un micro. Car je pense que voyager, c’est rencontrer, rencontrer l’autre et à travers cela, se rencontrer soi-même. Les rencontres nous permettent d’avancer, de forger notre identité et de gagner en expérience. Quand j’ai pris pleinement conscience de cela, j’ai décidé de donner la parole à des personnes inspirantes, à travers des podcasts. Enregistrer les voix, sous forme de portraits sonores, me permet de partager en radio ces rencontres du bout du monde.

Je cherche à donner du sens au voyage, et pour ce faire  j’essaye de trouver des projets en lien avec le développement, l’environnement, la solidarité et l’éducation. L’appareil devient alors un moyen d’expression, une façon de partager des modes de vie et d’enrichir nos connaissances des autres cultures. Cependant lorsque je suis en France, je fais peu de photos, voire pas du tout ! D’autres le font déjà très bien, alors je me concentre sur mon activité radiophonique, en donnant la parole à des personnes, de France ou d’ailleurs, qui pour moi incarnent le changement, celui que j’aimerais voir dans le monde !

Ta démarche de photographe voyageur semble être sur les rails, et le rythme a l’air d’être pris. Comme cette série d’interviews a pour objet aussi la poursuite des rêves et leur concrétisation, quel serait pour toi, le rêve le plus fou dans la lignée de ce que tu as déjà fait ?

Le meilleur moyen de réaliser ses rêves est de se réveiller et se mettre en mouvement 🙂

C’est un choix de vie, je pense sincèrement que nous sommes des créateurs et avons les moyens de vivre la vie que l’on se choisit. Pour ma part, mon rêve était de voyager, de découvrir d’autres pays, d’autres peuples. Grâce à la photographie et la radio, j’ai réussi à rendre ce rêve viable économiquement. Je voyage, j’enregistre des émissions, je photographie et vis à présent confortablement de mes productions images, audios et parfois vidéos.

Mon rêve le plus fou ? Pouvoir inspirer d’autres personnes à faire de même que chacune puisse trouver la force et l’audace de réaliser ses propres rêves.

 

Qu’as-tu déjà mis en oeuvre pour le réaliser et qu’est-ce qui te semble, à l’heure actuelle, le plus gros obstacle à surmonter ?

Je n’ai rien eu de particulier ou de très compliqué à réaliser : je continue simplement de faire ce que j’aime, en y mettant toute mon âme. Nous sommes dans un monde où cela me semble important de créer plutôt que de s’adapter à un système qui montre vite ses limites.

Le plus gros obstacle ? Nos croyances qui peuvent être limitantes, et qui nous empêchent de croire que tout est possible.

Si tu devais expliquer aux personnes âgées qui t’émeuvent tant à travers le monde ce qu’apporte la Photo à celui qui la pratique, que leur dirais-tu ?

Je leur dirais que la photo a le pouvoir de rendre éternel ce qui n’arrive qu’une seule fois, que ce soit une rencontre, une ambiance, un instant….
Je leur dirais que grâce à la photo, j’ai eu la force de gravir des montagnes, poussé par l’envie de saisir la beauté des paysages ou des habitants de ces lieux lointains… j’ai pu faire tomber la barrière des frontières, en partageant des sourires et des émotions qui vivent en nous quelles que soient soit notre origine, notre culture et nos croyances.

La photo défie le temps qui passe, mais elle défie aussi l’espace, un espace géographique que l’on partage tous, et en saisir la beauté nous donne l’envie de le préserver. C’est peut-être un peu naïf, mais aimer ce monde me donne l’envie de le rendre meilleur, et aimer ce monde me donne envie de le respecter de le protéger.

Enfin, nous avons tous deux une expérience comparable : utiliser la photo comme arme de solidarité. Comment as-tu procédé de ton côté ?  

Je photographie très souvent des gens, et se pose la notion du droit à l’image, que tu connais bien mieux que moi. Cette notion du droit n’existe pas dans de nombreux pays, et les personnes que je photographie sont avant tout des rencontres, bien plus que des modèles.

Conscient d’utiliser l’image d’autrui pour vivre, je trouve juste de pouvoir redistribuer une partie des bénéfices de mes images pour soutenir chaque année une action qui me tient à coeur.

Pour ce faire, je diffuse des cartes postales au nom de l’association Regard’Ailleurs, l’entité solidaire de mon activité. J’invite ceux qui le veulent à découvrir les projets soutenus sur le site de l’association. www.regardailleurs.org

© Alexandre SATTLER, Janvier 2018

 

Son site : www.gaia-images.com
Facebook : https://www.facebook.com/gaiaimages
Instagram : https://www.instagram.com/gaiaimages_photography/
Voir également : http://www.regardailleurs.org

 

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