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« La dernière photo », de Franck COURTÈS

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Bonjour à tous,

Dans la série de lectures de mes vacances, voici une lecture terminée tout à l’heure.

Le texte de la 4ème de couverture

« La photographie était ma raison d’être. J’étais photographe. J’ai été extrêmement photographe, passionnément photographe, hanté par la photographie.
Mon amour immodéré s’est mué en une haine qui n’a d’égale que celle d’un amant trahi.»

Franck Courtès fut photographe pendant vingt-six ans. Vingt-six années de passion, de voyages autour du monde et de rencontres, qui ont permis à celui qui fut un élève timide et rétif à l’autorité de tutoyer les plus grands. Arletty, Jean-Pierre Léaud, Jacques Demy, Iggy Pop, Michel Polnareff, Joey Starr, Karim Benzema, Jacques Derrida, Pierre Bérégovoy, Patrick Modiano : telles sont quelques-unes des personnalités que l’on croise au gré de ce récit foisonnant d’anecdotes, où Franck Courtès relate ces années au cours desquelles il s’est fait un nom.
En 2011, pourtant, il a remisé ses appareils, ses pellicules et ses archives, et renoncé définitivement à être photographe. Le dégoût du star-system, les exigences de plus en plus délirantes des célébrités comme des patrons de presse, les fins mercantiles des portraits de presse et l’avènement du tout-numérique ont eu raison de sa foi. Dans ce métier, il a bien failli se perdre lui-même ; en choisissant la voie de l’écriture, il s’est retrouvé.
La dernière photo est le récit de cette passion, de ce désamour et de cette renaissance.

Mon avis

Le livre est divisé en 3 parties, comme trois grands chapitres de la vie de l’auteur qui en fait le récit. Il est bien sûr émaillé des anecdotes de ses entrevues avec les personnalités photographiées, et l’on y croise aussi de belles références aux photographes célèbres.

Mais à partir de la Partie II, l’auteur raconte bien ce qui, peu à peu, l’a dégoûté. D’anecdote en anecdote, de portrait en portrait, c’est l’évolution de son métier – tel qu’il l’a vécue lui-même – car il y a autant de carrières différentes que de photographes – qui explique pourquoi il a finalement tourné le dos à ce mode d’expression qui lui tenait pourtant tellement à coeur.

Il serait facile de fermer le livre en se disant simplement « C’est encore un photographe déçu et aigri, pour qui tout était mieux avant« . Si l’on ne retient que cela de l’ouvrage, on passe à mon avis à côté du message de l’auteur.

L’intérêt du livre est sans doute ailleurs, comme un avertissement.
Ne laissez pas la routine s’installer
Ne laissez pas les sujets de vos photos vous mépriser et vous humilier.
Ne laissez pas la photo vous empêcher de découvrir les gens, les lieux et les cultures. N’autorisez personne à vous empêcher de plonger à fond dans vos sujets, quels qu’ils soient.

Je retiens notamment le passage où l’auteur, constatant qu’il doit renouveler son passeport, se plonge dans l’historique de ses voyages et note qu’il a été 24 fois aux USA en deux ans… et qu’il n’en a rien vu ! Ses voyages se faisaient au pas de course, le temps de faire un portrait dans le délai que lui laissaient les attachés de presse des personnalités photographiées.

Découvrir l’auteur en images

Pendant que je rédigeais le début de cette chronique, j’ai écouté aussi l’entretien avec l’auteur dans l’émission « La grande librairie »

Je ne connaissais pas du tout ce (cet ex-) photographe avant de lire son livre (j’ai pourtant sûrement vu bon nombre de ses photos dans la presse). Je m’étais fait une idée très différente du personnage, peut-être justement à cause du caractère plus négatif d’une partie du livre, lorsqu’il décrit la montée de ce dégoût et de ce ras-le-bol.

Et ce que je vois à l’écran correspond alors bien mieux avec la fin du livre, lorsqu’il explique avoir trouvé ce qui – pour l’instant du moins – lui correspond mieux : l’écriture. Ce dans quoi il se plonge et s’épanouit sans plus avoir l’impression d’être sans cesse rabaissé, piétiné dans son activité professionnelle.

Alors que dire ? Abonder dans le sens de ses proches et souhaiter à notre tour qu’il se remette à photographier ? Ce n’est pas son envie… Ou, peut-être, espérer qu’il ait l’occasion de surmonter ce dégoût en retrouvant le plaisir de photographier pour lui-même ?

Bref, ceci n’est plus de mon ressort. Pour ma part j’ai beaucoup aimé son livre.

 

Franck COURTÈS, « La dernière photo », Ed. JC Lattès

 

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