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Carnets de reportages du XXIème siècle

Bonjour,

Retour après lecture aujourd’hui (pendant que, parallèlement, je prépare les « best-of » de mes dernières séries sportives).

Au programme de ce matin il y avait notamment la fin de l’ouvrage « Carnets de reportages du XXIème siècle », de Manon Quérouil-Bruneel et Véronique de Viguerie.

J’avais récemment parlé d’un ouvrage de ces deux auteures, qui parcourent le monde pour réaliser leurs reportages (voir mon article « Profession reporters – Deux baroudeuses en terrain miné »).

Après un très bref échange que j’ai pu avoir avec l’une d’elles, je me suis aperçue qu’alors que je souhaitais, dans mon article, un « volume 2 », en réalité cet ouvrage de 2015 dont je vous parlais était déjà le n°2. Et j’ai donc acheté le n°1…

La forme du bouquin est déjà très sympa, façon carnet de voyage, marque page intégré et élastique fermant l’ensemble.

L’intérieur se présente de façon inverse par rapport à l’autre livre : ici, on lit d’abord le reportage tel qu’il a été publié, avant d’en découvrir les coulisses.

En fait je préfère cette façon d’organiser les choses, mais c’est purement personnel.

Les reportages dont il est question dans ce carnet ont été réalisés au Soudan, en Afghanistan, en Chine, en Irak, au Nigéria, au Pakistan et en Somalie. La seule évocation des lieux rappelle que ces deux baroudeuses ne se contentent pas des sujets « tranquilles ».

Les parties « backstage » de l’ouvrage sont, ainsi, l’occasion de partager leur ressenti par rapport aux risques courus.

« Paradoxalement, les sujets les plus engageants pour notre intégrité physique sont aussi les moins douloureux à réaliser. La peur passe et s’oublie étonnamment vite. La trouille – cette impression terrible d’avoir l’estomac qui tombe dans les jambes avant de remonter en quatrième vitesse dans la gorge – a ce ci de bien qu’elle disparaît aussitôt le danger passé. On est en mode on/off. au contraire, il y a des reportages qui impliquent de triturer l’horreur, de fouiller dans les tragédies des autres, de s’astreindre à ne voir et n’entendre que le pire pour ensuite s’appliquer à le garder longtemps en soi, comme une politesse élémentaire envers ceux qui se sont confiés. Ces reportages-là vident et rongent à petits bouts, quand ceux menés au coeur de la guerre donnent curieusement le sentiment d’être bien vivantes. » (Manon Quérouil-Verneel & Véronique de Viguerie, Carnets de reportages du XXIème siècle, p166).

Elles abordent aussi – questions qu’on doit souvent leur poser – les aspects plus privés, et la façon de gérer la peur des proches.

Sans parler de l’accueil parfois peu respectueux des reportages lorsque ceux-ci frappent l’opinion et rencontrent un vif succès :

« Mais la presse n’est pas le monde des bisounours, loin de là. quand on réussit un bon coup, ce qui n’arrive pas tous les jours, il faut aussi s’attendre à des accusations de bidonnage de la part de confrères pas toujours bien intentionnés. Rendre des comptes sur un reportage pour lequel on a pris tous les risques est passablement agaçant, surtout quand on est pétrie de grands idéaux journalistiques. La morale, c’est qu’il faut être irréprochable, vérifier ses sources, bétonner ses infos, coller au plus près à la vérité du terrain. Certainement pas à l’intention de ceux qui questionnent toujours l’existence d’un scoop qui leur a échappé, mais au nom du respect que nous devons à ceux dont nous retranscrivons l’histoire, et à ceux qui veulent bien la lire. » (Manon Quérouil-Verneel & Véronique de Viguerie, Carnets de reportages du XXIème siècle, p220).

Donc à présent, puisqu’il semble que je n’en ai pas oublié en chemin, je peux écrire : vivement le tome 3 !

Et je m’en retourne à mes lectures..

Joëlle

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