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Croire en ses rêves – Épisode 14 – Julien PASTERNAK

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Bonjour à tous,

Ma série d’interviews « Croire en ses rêves » reprend du poil de la bête…
Il y a quelques jours, je vous proposais un article sur mes podcasts photo préférés. Parmi ces podcasts, il y a notamment « Dans l’oeil du photographe », créé et animé par Julien PASTERNAK. C’est lui, aujourd’hui, qui a accepté de se prêter au jeu de mon interview. Je lui laisse donc la parole.

Peux-tu te présenter et raconter comment tu es venu à la photo ?

Je suis un photographe évènementiel et podcasteur basé à Paris.

La photo s’est invitée dans ma vie en plusieurs étapes:
– Adolescent, j’en ai fait un peu, avec des stages de développement argentique, mais c’était plus un moyen de conserver des souvenirs qu’une passion.
– J’ai toujours eu un appareil photo et j’ai toujours été considéré comme le photographe officieux de mes groupes d’amis, donc la photo a toujours fait partie de ma vie.
– Il y a 10 ans, j’ai quitté mon dernier job salarié dans l’immobilier et j’avais l’opportunité de consacrer quelques mois à un sujet qui m’intéressait. Je me suis demandé ce que j’avais toujours voulu faire, mais que je n’avais jamais eu le temps de développer, et c’était la photo. J’ai donc investi dans mon premier reflex et dans les cours qui allaient avec, et j’ai dans le même temps créé une société dans l’immobilier, mon métier d’alors, en louant un bureau à un de mes meilleurs amis qui était dans l’évènementiel, parce que je ne voulais pas travailler seul dans mon coin. Le même ami, voyant ma passion grandissante pour la photo, a commencé à m’engager pour faire les photos de ses évènements, et après 6 mois je gagnais plus d’argent en faisant de la photo que de l’immobilier. C’est là que j’ai réalisé que le travail n’avait pas besoin d’être un travail, et que j’ai tout lâché pour me développer dans la photographie.

Quels sont tes domaines d’intervention en tant que photographe ?

Je travaille essentiellement dans l’évènementiel, où je propose des reportages et des animations photo à mes clients, et environ 10% de mon travail est consacré au mariage et au portrait lifestyle, qui est la partie de mon activité photographique professionnelle que je souhaite développer dans l’année à venir.

Après des années à bosser comme un fou sans prendre le temps de lever la tête, j’ai commencé l’an dernier à prendre un peu de temps pour me former davantage, et j’ai réalisé à ce moment là que je n’avais jamais pris le temps de me connecter à une communauté de photographes et que pendant plusieurs années, je n’avais rien créé de personnel.

J’ai donc pris ce temps, je recommence à sortir faire de la street photography, souvent en groupe, et c’est devenu mon projet photo personnel permanent. C’est également l’occasion de tester beaucoup de choses qui vont se retrouver dans ma photographie de mariage, puisque je suis un photographe Parisien et urbain et que je n’ai pas de rêve de destination weddings, je suis très content de travailler en bas de chez moi, en pleine rue.

Mon prochain objectif est d’éditer un petit livre annuel de ma street photography, en série limitée et pas trop cher, pour la petite pression qu’on ressent quand on a un vrai objectif à atteindre et un vrai risque d’échec. C’est une source énorme de motivation pour moi et j’ai du mal à m’investir dans un projet qui n’a pas d’enjeu.

Il y a quelques mois, j’ai découvert un peu par hasard ton podcast, et je t’ai envoyé un petit mot pour te féliciter. D’où est venue l’idée du podcast ?

J’ai toujours été fasciné par la radio depuis ma jeunesse, et quand il s’est agi de développer mes connaissances et mon réseau dans le milieu de la photographie, l’idée d’un podcast qui me trainait dans la tête depuis quelques années (j’en écoute depuis les premiers temps, à l’époque où il fallait les synchroniser avec un iPod) s’est imposée.

J’ai recroisé en fin d’année dernière le chemin d’un ancien collègue (du même bureau où ma carrière de photographe a démarré) qui est à la tête d’un des podcasts leader dans le domaine sportif en France. Après avoir discuté avec lui, il était devenu évident que c’était ma prochaine aventure professionnelle, je n’avais que trop repoussé l’échéance.

Le podcast me permet de contacter qui je veux, de leur demander ce que je veux, de progresser et d’aider les autres à progresser, et de développer ma notoriété et ma légitimité pour avoir accès à de plus en plus de personnes intéressantes. Je pose les questions qui me permettent de progresser en photographie, en partant du principe que les auditeurs, a priori tous photographes, trouveront ça utile eux aussi.

À la fin des interviews, tu demandes aux photographes interviewés de te suggérer un autre photographe pour un prochain podcast. Cela m’a donné l’idée d’une sorte d’énorme « mindmap » qui représenterait la façon dont tu es arrivé à rencontrer et à bavarder avec certains, venant des précédents… et te menant aux suivants… Quel serait LE (ou LA) photographe que tu rêverais d’interviewer en te disant pour l’instant que jamais tu n’arriveras à l’approcher ?

LE photographe difficile d’accès que je rêve d’interviewer, c’est Harry Gruyaert. Sa capacité à photographier l’absence d’action me touche énormément et j’aimerais comprendre comment il voit le monde, et je pense qu’un podcast avec lui pourrait durer 3-4 heures tellement j’ai de questions à lui poser. Plus proche de moi (je n’ai qu’un degré de séparation avec lui), le gros défi est d’avoir un jour prochain Eric Bouvet, dont l’approche de la photo me fascine, comme invité. C’est un jeu de patience.

Quel est la plus grosse difficulté à surmonter dans ce projet ?

Le temps! J’ai eu la « chance » de le démarrer peu avant le coronavirus qui a stoppé net la partie photo de mon activité, j’ai donc eu plusieurs mois à consacrer à développer le podcast et le site web qui va avec. Je n’ai pas pu m’y consacrer autant que je l’aurais voulu parce que mes enfants sont très jeunes et ne m’ont pas laissé autant de liberté que nécessaire, mais j’ai quand même avancé plus rapidement pendant cette période.

L’autre difficulté, et ça parlera aux photographes, c’est de passer la période d’apprentissage technique pour pouvoir l’oublier totalement et me focaliser sur le storytelling et l’interview. Je sens, en ré-écoutant les épisodes déjà enregistrés, toutes les fois où je m’inquiète plus de la technique et moins de la discussion, mais ça commence à passer. L’aisance arrive, j’apprends en faisant et les épisodes ont énormément évolué ces derniers temps, même si c’est plus difficile à percevoir pour les auditeurs parce que les épisodes sont enregistrés plusieurs semaines à l’avance et pas forcément diffusés dans l’ordre d’enregistrement. Mais ça bouge dans le bon sens.

Dans tes rêves les plus fous, comment évoluerait ton podcast au fil des années ?

Le but, quoi qu’il arrive, c’est d’être haut: dans le top 10 de ma catégorie, ça serait déjà bien, dans le top 100 France ça serait fou (les podcasts en France sont très largement dominés par les stations de radio, donc être indépendant et dans le top 100 serait un vrai exploit). C’est le genre de projet qui se met en place par à-coups parce qu’il évolue par à-coups, et il faut parfois juste persévérer jusqu’à ce que ça fonctionne. Le plus difficile, c’est de comprendre qu’une courbe peut être quasiment plate pendant un long moment et grimper fort du jour au lendemain. Et de bien s’entourer, ce que je suis en train de faire.

Mon objectif, c’est de devenir une référence: que quand j’invite quelqu’un, il aie envie de venir parce que ce que je fais lui plait. Et d’embarquer les copains dans mon sillage, c’est des relations et des aventures humaines avant tout.

Et, pour jouer le même jeu que toi : quel photographe qui aurait un projet précis qui te plait me suggérerais-tu d’interviewer à mon tour dans cette série « Croire en ses rêves

J’aurais plein de monde à te recommander, mais le « projet précis » fait que je te recommanderais Alexis Paoli: au delà de son talent et de la reconnaissance professionnelle qu’il a acquise dans son domaine, il a une vraie ambition artistique, et l’envie et la capacité d’y arriver. Il vient de boucler une série extraordinaire qui s’appelle Covid Diaries, et on sent qu’il a plein de projets qui ne demandent qu’à sortir.

© Julien PASTERNAK – Juin 2020

Liens :
Site mariage: http://www.julienpasternak.com
Site évènementiel: http://www.julienpasternak.fr
Podcast et blog: http://www.dlodp.fr

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